A quel saint se vouer : USA ou Russie ?

· L'antiaméricanisme affaiblit l'Occident

Q - Quel est le problème de l’Europe avec les États-Unis ? Notre problème c'est qu'on a un allié (je ne vais pas me faire un ami) très encombrant qui n'est pas un allié et qui s'appelle les États-Unis d'Amérique. Les États-Unis d'Amérique sont constitués politico religieusement comme ces empires. Nous payons le prix aussi des guerres insensées que l'Amérique a menées pendant 20 ans pour poursuivre un ennemi insaisissable (et qui ont été évidemment à rebours de son hyperpuissance qui a atteint dans les années 90 l'hyper puissance sur la planète. Même si cette puissance s'est ensuite affaiblie. Interview de Jean-François Colosimo sur LCI 8 avril 2024

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« Entre deux maux il faut choisir le moindre »  Aristote puis Roman de Renart (XIIIèmes.)

Un tropisme anti-américain tout particulièrement en France, nous fait souvent préférer la Russie aux États-Unis d'Amérique. Entendons-nous bien, il ne s'agit pas ici de faire la promotion d'un quelconque « parti de l'étranger » qui devrait être soutenu envers et contre tout. Mais dans la perspective des conflits importants qui s'annoncent la France, comme l'Europe, serait mieux avisée, au moins dans un premier temps, (tant que l'Europe n’assume pas pleinement la dimension juridique, diplomatique et surtout militaire de sa puissance économique) d'avoir une politique atlantiste et Russo vigilante et non l'inverse.

 

Ce n'est pas perdre son âme et trahir ses intérêts bien compris que de se sentir l'allié naturel de toute puissance qui partage les trois caractéristiques de notre identité, à savoir d'être : chrétienne, démocratique et capitaliste. Ce qui est le cas des États-Unis mais non de la Russie, ni de la Chine ou des pays musulmans.

 

Certains objecteront que se prévaloir du capitalisme n'est pas glorieux. C'est pourtant le capitalisme (et l’ouverture de l’économie) qui ont permis à plusieurs centaines de millions de Chinois de sortir de la pauvreté et de faire en quelques dizaines d'années seulement de la Chine la seconde puissance mondiale.

En 1978, date de la mise en œuvre de la réforme économique, la Chine n’occupait que le 32e rang dans les échanges internationaux, et représentait moins de 1 % du commerce mondial alors que sa population était déjà proche du milliard d'habitants. De 1978 à 2014, une croissance sans précédent a lieu, l'économie enregistrant une croissance de 9,5 % par an.

Résumons les raisons de préférer l’alliance atlantique à la vassalité russe :

I - Plan

  1. L’histoire nous prouve qu’il vaut mieux emprunter aux Américains qu'aux Russes
  2. L’Europe court nettement plus le risque d’être un jour conquise territorialement par les Russes que par les Américains
  3. A l'époque de la guerre froide deux styles de leadership de leur camp : coopération versus coercition
  4. Les Russes trahissent plus souvent leurs alliés que ne le font les Américains
  5. Il vaut mieux être aidé par les Américains que pillé par les Russes.
  6. Le rapport à la vérité
  7. La liberté d'expression
  8. L'espionage russe est plus redoutable que l'américain
  9. Le rapport à la violence : cowboys versus cosaques et kalmouks
  10. L’antisémitisme russe l'emporte nettement sur l'américain
  11. Le rapport à la famille
  12. Le rapport à l'argent et la corruption 

II - Détails

1 - L’histoire nous prouve qu’il vaut mieux emprunter aux Américains qu'aux Russes

(qui annulèrent après 1945 une partie de nos dettes vis-à-vis d’eux) que de prêter aux Russes qui refusèrent de nous rembourser la majeure partie des emprunts russes.

USA : En 1934, le président américain Franklin D. Roosevelt a adopté la loi Johnson qui a permis de restructurer les conditions des prêts accordés à l’issue de la Première guerre mondiale. Après 1948 les États-Unis ont annulé une grande partie des dettes de guerre dues par les payseuropéens, y compris la France.

RUSSIE-URSS : Alors que, prétextant qu'elles avaient été accordées sous le régime des tsars, les bolcheviks, après la révolution de 1917, décident de ne pas rembourser la majeure partie des dettes que les Français et d'autres avaient contacté avec la Russie tsariste.
La Russie emprunteuse suscite dès 1816 des inquiétudes (justifiées). De plus certains s'inquiètent que l’afflux de liquidités consécutif aux emprunts ne servent qu'exclusivement à financer les guerres de conquêtes impériales.Ils financeront entre autre effectivement la construction de dizaines de milliers de kilomètres de lignes de chemin de fer, comme le Transsibérien outilde pénétration en Sibérie.

Cependant après la défaite militaire de 1870 contre l'Allemagne la France recherche, en plus de la Grande-Bretagne, l'alliance avec la Russieet pendant trente ans, le gouvernement français encouragera les épargnants français à investir les titres russes,

Mais en janvier 1886, la Russie est le pays le plus endetté d'Europe et le seul dont le budget soit voté hors un parlement élu. Et en 1897, en réformant le rouble, le gouvernement russe réussit à réduire sa dette nominale de 33 %,

Le 29 décembre 1917, un décret de la république soviétique de Russie répudie unilatéralement l'intégralité des dettes de l'Empire russe. Cette décision frappe les principaux souscripteurs, que sont parordre de grandeur la France et la Grande-Bretagne, mais aussi la Belgique. On estime à 316 000 le nombre de porteurs français de titres financiers liés aux emprunts russes.

Le 26 novembre 1996, les gouvernements russe et français, représentés par Viktor Tchernomyrdine et Alain Juppé signent un mémorandum aux termes duquel chaque gouvernement s'engage à ne plus présenter à l'autre ses créances nées avant 1945, et à ne plus soutenir devant l'autre les créances de ses ressortissants nées avant 1945 ; celui-ci est ratifié par l'accord du 27 mai 1997, s'accompagnant duversement par la Russie à la France de 400 millions de dollars dont seulement 10 % sont destinés aux porteurs d'emprunts.

Lors du recensement de 1998 organisé par la direction générale des Finances publiques, 316 219 porteurs français se manifestent, représentant un total de 9,2 millions de titres. Le décret du 11 novembre 2000 plafonne l’indemnité plafonne à 97 938 francs (14 930 euros) par porteur, qui est constituée d'un forfait de 806 francs (122,87 euros), augmenté d'un montant proportionnel à la valeur du portefeuille déclaré. Lesporteurs s'estiment lésés car les sommes versées par la Russie sont sans commune mesure avec la valeur réelle du titre,

Alors qu'un jugement du le 20 janvier 2009 a donné à l'État russe la propriété intégrale de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice, un arrêt de la Cour de cassation de novembre 2019 a définitivement mis fin à l'histoire des emprunts russes par des Français en affirmant que la justice française n'était pas compétente pour contraindre la Russie à exercer sa garantie au profit des épargnants français. Cherchez l’erreur !

2 - L’Europe court nettement plus le risque d’être un jour conquise territorialement par les Russes que par les Américains

USA : Le courant isolationniste américain consubstantiel à la naissance des Etats-Unis garantit l’Europe d’appétits de conquête durable des USA.


RUSSIE-URSS : La Russie a une tradition panslaviste et se veut la « Troisième Rome » fédératrice du monde orthodoxe celui-ci allant jusqu’à l’Europe centrale (la Serbie).La Russie sur 11% de ses frontières est mitoyenne de l’Union Européenne, alors que l’océan nous sépare des Etats-Unis.

3 - A l'époque de la guerre froide deux styles de leadership de leur camp : coopération versus coercition

USA :

Aucune intervention militaire (ou même simple pression économique) n'a eu lieu de la part des États-Unis pour empêcher un membre quelconque de l'OTAN de quitter l’Organisation.

Quand en 1966, le président Charles de Gaulle a décidé de retirer la France de la structure de commandement militaire intégrée (cette décision fut annulée en 2009) il n’y a eu de la part des États-Unis ou d'un quelconque autre membre de l'OTAN de tentative pour l’en empêcher.``
Le 14 mars 1967, les dernières troupes américaines partent du camp de Saint-Germain-en-Laye. Au total, les États-Unis évacuent vingt-sept mille soldats, trente-sept mille employés et trente bases aériennes, terrestres et navales, et l’OTAN transfère ses installations en Belgique.
RUSSIE-URSS :

Inversement toutes les tentatives de quitter le pacte de Varsovie contrôlé par les soviétiques, ou même simplement de s'autonomiser au sein de celui-ci ont été sévèrement réprimés par Moscou avec à chaque fois un bain de sang : émeutes ouvrières de Berlin Est en 1953 (80 manifestants tués 30 000 arrestations), intervention des troupes soviétiques à Budapest en 1956, (2 500 morts, 13 000 blessés), intervention àlors du printemps Prague et mise à l'écart du dirigeant Dubcek en 1968 (108 civils tués, plus de 500 blessés).

4 - Les Russes trahissent plus souvent leurs alliés que ne le font les Américains

USA :

Certes les Américains ont souvent lâché leurs alliés : Vietnam du Sud en 1975, Afghanistan en août 2021, Kurdes de Syrie …

RUSSIE-URSS :

Le 3 mars 1918, à Brest-Litovsk, les bolchéviques russes signent la paix avec les Allemands et leurs alliés. Ils se retirent de la Grande Guerre, laissant choir la France et l'Angleterre qui s'étaient engagées aux côtés du tsar. Le traité prévoit entre autre la libération des prisonniers de guerre des deux camps : plus de 2 millions d'Austro-Hongrois en Russie, moins d'un million de Russes en Autriche-Hongrie et environ 2 millions de Russes en Allemagne. Le retour s'effectue à partir de mars 1918. Et ce retrait russe oblige la Roumanie à traiter à son tour avec les empires centraux.

Afghanistan en février 1989 ...) allant même jusqu’à s’allier avec Hitler et les nazi par le pacte Ribbentrop-Molotov de 1939 pour mieux dépecer le Pologne.
Mais les Européens ne sont pas en reste : à la fin de 1919, la victoire finale des Bolcheviks ne faisant plus de doute, les troupes françaises quittent Odessa, les Britanniques évacuent Arkhangelsk

.L'offensive soviétique sur la Pologne de 1919 a pour but « d'explorer l'Europe », afin d'y faire pénétrer le bolchévisme. () Selon le général Mikhaïl Toukhatchevski : « À l’Ouest ! Sur le cadavre de la Pologne blanche se trouve la route à la révolution mondiale. Marchons sur Vilno, Minsk, Varsovie ! »

L’URSS fomente une tentative de coup d’État en Estonie en décembre 1924.

Inquiet dudanger allemand, Staline ne veut à aucun prix d'un affrontement avec le Reich, dont il redoute la puissance. D'autre part, il souhaite garder deux fers au feu et craint que les pays occidentaux ne tolèrent une guerre entre l'Union soviétique et le Reich, qui les épargnerait. Dans cet esprit, Staline retire son soutien aux Républicains espagnols en arrêtant les livraisons d'armes et commence à livrer à la Gestapo certains communistes allemands réfugiés en URSS dans le but de monter une alliance entre les deux pays.

Staline prit la décision de liquider son meilleur général Toukhatchevski (vainqueur en Pologne) quand, devant le Soviet suprême, celui-ci avait publiquement critiqué l'Allemagne et le danger qu'elle représentait. Il était en faveur d'une guerre préventive au vu du réarmement allemand (Voir le piège de Thucydide) Conscient du prestige de sa cible, Staline procède prudemment. Un dossier de trahison est alors monté avec Nikolaï Iejov, chef du NKVD via, semble-t-il, la contribution du contre-espionnage (SD) nazi dirigé par Reinhard Heydrich, allié pour l'occasion. Son principe est le suivant : Staline veut se débarrasser de Toukhatchevski qui représente un danger pour son pouvoir
absolu ; Hitler veut la même chose pour priver l'Armée rouge de son dirigeant le plus brillant. Une fausse information selon laquelle Toukhatchevski complote est alors transmise aux Allemands par Iejov quimanipule un Russe blanc retourné ;ceux-ci l'amplifient en fabriquant des faux et les font passer auxTchèques qui les relaient, en toute bonne foi, aux Soviétiques. Pour parachever leur œuvre, les services nazis font passer aussi une information par Paris. Au défilé du 1er mai 1937, Toukhatchevskiest encore au côté de Staline sur la place Rouge. Il est arrêté le 22mai, condamné et exécuté le 12juin 1937.

Par le protocole Litvinov de février 1929, dont le nom officiel du document enregistré auprès de la Société des Nations, était le « Protocole pour l'entrée en vigueur immédiate du Traité de Paris du 27 août 1928, concernant la renonciation à la guerre comme instrument de politique nationale » (et moyen de réglerles conflits), l’Urss fait accélérer l'acceptation des principes Kellogg-Briand et applique les principes à ses relations avec ses voisins occidentaux (Pologne, Roumanie, États baltes, Finlande, Perse et Turquie. Cela ne l’empêchera pas d’envahir une partie de la Pologne et les États baltes en 1940 et d’essayer de la faire avec la Finlande.

En Afghanistan les soviétiques trahirent au moins deux fois leur alliance. Avec le soutien armé de l’Union soviétique, Mohammad Daoud Khan prend le contrôle du paysle 17juillet 1973. Il proclame alors la République et s’autoproclame président. Dans son premier cabinet de 1973 Daoud nomme sept membres du Parti communiste Parcham (le Drapeau).

Alors que Mohammad Daoud Khan a tourné le dosaux Soviétiques en 1977, ces derniers offrent un soutien militaire et financier au Parti démocratiquepopulaire d'Afghanistan (PDPA) qui organise un putsch militairepour le renverser. Celui-ci, appelé la « révolution de Saur »,se déroule le 27avril 1978, dix jours après l’assassinat de Mir Akbar Khyber, membredu PDPA. Mohammad Daoud Khan est assassiné le soir même, ainsi que sa femme et plusieurs membres de sa famille.

Après 10 ans de guerre, les Soviétiques se retirent d'Afghanistan en 1989 mettant en péril son alliée la république démocratique d'Afghanistan (en fait communiste) qui parvient encore à résister trois ans aux Moudjahidines avant de tomber en 1992.

En Arménie : lâchage du haut Karagbagh malgré l'appartenance de l'Arménie à l'OSCE

5 - Il vaut mieux être aidé par les Américains que pillé par les Russes.

USA : Le plan Marshall proposé à l'ensemble de l'Europe en 1945

RUSSIE-URSS :

A - Non restitution de l'or de la banque centrale d'Espagne transféré par les républicains en URSS

B - Pillages et réquisitions pendant la 2° guerre mondiale et ensuite

Démontages des usines et pillages des matériels dans les pays d'Europe de l'est occupés par l'armée rouge et qui furent envoyés en Russie.

"Sans attendre que des réparations de guerre soient chiffrées l'Armée rouge s'est livrée a deux types de pillages, aussi bien en territoire ennemi (Allemagne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie…) qu'en territoire allié (Pologne, Yougoslavie, Roumanie et Bulgarie après leur retournement...).
Le pillage organisé, portant sur les infrastructures du pays conquis et nécessitant une mise en œuvre par des ingénieurs et des techniciens capables de démonter usines et machines, par des marins et pilotes capables de diriger navires et avions, par des officiers du renseignement polyglottes capables de trouver les ressources et documents recherchés, par des scientifiques capables de déménager des instituts de recherche, et bien sûr par des logisticiens capables d'organiser le transport du butin versl'URSS par rail, route ou mer ;
Le pillage informel et improvisé, portant sur les biens meubles des populations civiles et sur les commerces du pays conquis, exercé par les hommes de troupe et leur hiérarchie immédiate, et utilisant la logistique militaire pour envoyer à leurs familles leurs butins, sauf pour les objets en métaux ou pierres précieuses dont la détention par des particuliers était interdite et qui devaient obligatoirement être remis aux officiers d'intendance, chargés de les collecter pour l'Armée, mais qui récompensaient les soldats selon les quantités apportées, en numéraire, alcools ou jours de permission. (Wikipedia "Crimes de guerre de l'Armée rouge")

Au musée de l’Hermitage se trouve une cinquantaine de tableaux français volés par les nazis et récupérés par les soviétiques qui non contents de nous avoir poliés avec le non remboursement des emprunts russes ont décidé de ne pas nous restituer les œuvres d'art qui nous appartiennent.

6 - Le rapport à la vérité

USA :

Certes de grands mensonges politiques et mensonges d’État ont pu jalonner la vie politique américaine (les soi-disant armes chimiques de Saddam Hussein prétexte au déclenchement de la guerre d’Irak ... )

RUSSIE-URSS :
Mais en Russie le mensonge est si cultivé qu'il tient de l'art : les villages Potemkine destinés à tromper Catherine II sur l'état de pauvreté de la Russie, le faux du Protocole des Sages de Sion fabriqué par la police tsariste, l'imputation aux nazis des massacres de Katin. Et quand on pense que le journal La pravda tient son titre d'un mot qui veut dire vérité en russe.

7 - Le rapport à la liberté d'expression

Le Monde avec AFP - Publié le 03 mai 2023 dans le 21e classement annuel de la liberté de la presse dans le monde de Reporters sans frontières (RSF),

L'indice de la liberté de la presse est calculé chaque année par RSF selon un barème qui prend en compte divers aspects de la problématique (pluralisme, censure,mise en danger des journalistes, etc.). Plus il est bas, plus la presse est libre dans le pays.

Cette édition 2023 pointe en particulier les effets de la désinformation. Dans les deux tiers des 180 pays évalués, les spécialistes qui contribuent à l’élaboration du classement « signalent une implication des acteurs politiques » dans des « campagnes de désinformation massive ou de propagande », selon RSF. C’est le cas de la Russie,de l’Inde, de la Chine ou du Mali.

USA : 45° rang sur 180 (71,22) - A titre de compraison le Japon est au 68° rang (63,95)

Après avoir connu une brusque hausse en 2020, les violations de la liberté de la presse ont considérablement diminué aux États-Unis, mais d’importants obstacles structurels persistent dans ce domaine au sein de ce pays, autrefois considéré comme un modèle en matière de liberté d’expression.

Paysage médiatique : Alors que les grands médias américains fonctionnent généralement à l’abri de toute ingérence gouvernementale, nombre d’organes de presse populaires sont la propriété d’une poignée de personnalités fortunées. Dans un paysage médiatique global diversifié, les informations locales ont considérablement diminué ces dernières années. Un intérêt croissant pour les médias partisans menace leur objectivité, alors que la confiance du public dans la presse a dangereusement baissé.

Contexte politique : Après quatre ans de dénigrement constant de la presse par le président Trump,

son successeur, Joe Biden, a émis le souhait de voir les États-Unis recouvrir leur statut de modèle pour la liberté d’expression, une volonté qui s’est traduite par la restauration des points presse réguliers de la Maison-Blanche et de l’agence fédérale. En dépit de ces efforts, nombre de problèmes sous-jacents et récurrents affectant les journalistes restent ignorés par les autorités, comme la disparition des informations locales, la polarisation des médias ou l’affaiblissement du journalisme et de la démocratie provoqué par les plateformes numériques et les réseaux sociaux.

Cadre légal : Un débat est en cours sur la réforme de la section 230 du Communications Decency Act, qui dispose que les sociétés de réseaux sociaux et autres hébergeurs Internet ne sont pas responsables du contenu que des tiers publient sur leur plateforme. Les pressions se font de plus en plus fortes pour réexaminer la décision historique Sullivan vs New York Times, qui protège largement les médias contre les poursuites en diffamation. Le PRESS Act, une loi-bouclier fédérale visant à protéger les journalistes et leurs sources, a été rejetée de peu en 2022. Le gouvernement des États-Unis poursuit sa demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange pourqu’il réponde devant la justice de la publication, en 2010, de documents classifiés. Julian Assange est toujours en détention provisoire au Royaume-Uni, ce qui affecte le bilan des deux pays en matière de liberté de la presse. Plus d’une douzaine d’États et de localités aux États-Unis ont proposé ou promulguédes lois visant à limiter l’accès des journalistes aux lieux publics, notamment en leur interdisant d’accéder aux réunions législatives et en les empêchant d’enregistrer la police.

Contexte économique : Les contraintes économiques ont un impact considérable sur les journalistes travaillant aux États-Unis, où plus de 360 journaux ont disparu depuis 2019 et où les plus grands journaux nationaux continuent de perdre des abonnements. Si certains médias publics, et notamment des radios, ont pu compenser ce déclin grâce aux modèles d’abonnements en ligne, d’autres ont choisi de maintenir leur croissance à travers un système de dons individuels. En raison d’une économie imprévisible due à la pandémie de Covid-19 et à la forte diminution des revenuspublicitaires, plusieurs grands médias – notamment CNN, NBC, Buzzfeed,Vox et le Washington Post – ont annoncé des vagues de licenciements en 2022 et 2023. Ces conditions économiques ont particulièrement touché les médias plus petits et locaux, dont la survie est de plus en plus menacée.

Contexte socioculturel : Selon de récentes études, les médias américains font l’objet d’une méfiance sans précédent. La désinformation qui touche la société américaine a fait naître un climat où les citoyens ne savent plus à qui accorder leur confiance.

Le harcèlement en ligne, en particulier envers les femmes et les minorités, constitue également un véritable problème pour les journalistes et peut affecter leur qualité de vie et leur sécurité.

Sécurité : Aux États-Unis, ces dernières années, les journalistes ont dû travailler dans des conditions dangereuses et ont été confrontés à une atmosphère d’animosité et d’agressivité sans précédent lors des manifestations, où

des agressions physiques gratuites ont visé des reporters clairement identifiés comme tels. On observe une tendance inquiétante au harcèlement, à l'intimidation et à l'agression des journalistes sur le terrain. En septembre 2022, le journaliste du Las Vegas Review Journal Jeff German a été poignardé à mort. Début 2023, un administrateur public du comté de Clark – qui avait perdu les élections primaires après que le journaliste eut dénoncé sa conduite répréhensible pendant son mandat – a été inculpé de son assassinat. Au moment de sa mort, Jeff German travaillait sur la suite de cette affaire.
URSS/RUSSIE : 164° rang sur 180 (34,77) Alors que l'Ukraine est au 79° rang (61,19)Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, la quasi-totalité des médias indépendants ont été interdits, bloqués et/ou déclarés “agents de l’étranger”, ou “organisations indésirables”. Tous les autres sont soumis à la censure militaire.

Paysage médiatique : Toutes les chaînes de télévision indépendantes privées sont interdites d'antenne, à l'exception des chaînes câblées de divertissement.

Denombreux médias occidentaux, comme Euronews, France 24 etla BBC ne sont plus accessibles dans le pays. Le régulateur des médias, le Roskomnadzor, a censuré la plupart des sites d’information indépendants, dont le plus lu, Meduza, et le plus emblématique, Novaïa Gazeta. Ceux qui subsistent appartiennent depuis quelques années à des proches du Kremlin, ou sont contraints à une autocensure très stricte du fait de thèmes et de mots bannis.La situation est la même pour la radio.

Contexte politique : Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le président Vladimir Poutine semble de plus en plus isolé du monde extérieur, un phénomène renforcé par la guerre qu’il mène contre l’Ukraine. Seul un cercle très restreint a désormais accès à sa personne, et les dernières institutions de décision collégiales, comme le Conseil de sécurité, n’en sont plus réellement.

Le Parlement est définitivement devenu la chambre d’enregistrement des décisions prises par le Kremlin.

Le discours officiel, immédiatement repris par une propagande omniprésente, estprincipalement fondé sur des récits de "griefs historiques" russes et des théories du complot.

Cadre légal : Aucun journaliste n’est à l’abri d’une procédure judiciaire potentiellement grave, sur la base de lois répressives à la formulation vague, souvent votées rapidement.

De nombreuses lois relatives à la liberté d'expression adoptées ces dernières années ont été amendées pour entrer dans le Code pénal au moment du début de la pandémie de Covid-19, comme la diffamation ou la diffusion de “fausses informations”. La guerre en Ukraine leur a donné un nouvel élan : le Parlement a adopté à la hâte des amendements punissant de peines de prison les "fausses informations" sur l'armée russe et sur tout autre organisme d'État russe opérant à l'étranger. La peine maximale encourue peut aller jusqu'à 15 ans de prison ferme.

Contexte économique : L’invasion russe de l’Ukraine et les lourdes sanctions imposées en réaction par les démocraties occidentales ont entraîné une rupture brusque de l'économie russe avec les économies européennes, auxquelles elle était très liée, ce qui risque de provoquer une crise aussi durable que profonde. Au-delà de la censure, qui a obligé de nombreux titres à fermer et

a paupérisé, de fait, les derniers journalistes indépendants contraints à la reconversion ou à l’exil, la presse régionale est l’une des premières victimes de cette crise économique obligeant les entreprises à réduire leur budget publicitaire.

Contexte socioculturel : Si le taux de connexion à internet esttrès élevé dans le pays, près des deux tiers des Russes s’informent principalement via la télévision, soumise au pouvoir, tout comme les réseaux sociaux nationaux comme VKontakte.

Des sujets tels que l’homosexualité ou les sentiments religieux sont peu à peu devenus tabous dans les médias sous la présidence de Vladimir Poutine, qui a encouragé un certain conservatisme de la société russe.

Sécurité : Ces dernières années, outre des condamnations lourdes, voire des tortures subies par quelques journalistes, principalement en région, l’usage fréquent d’amendes et de détentions de courte durée sous différents prétextes sont venus s’ajouter à l’arsenal d’intimidation systématique utilisé contre eux. Les médias sont également sous la menace d’une inclusion arbitraire dans la liste des “agents de l’étranger”, un statut s’accompagnant de lourdes entraves administratives et de risques judiciaires, et dans celle des “organisations indésirables”, qui criminalise toute coopération et toute mention simple du média. Face aux risques supplémentaires encourus depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux journalistes de médias indépendants ont choisi l’exil. Les autorités maintiennent la pression par des “visites” à leurs proches, voire des condamnations par contumace.

8 - L'espionage russe est plus redoutable que l'américain

USA :

Certes de grands mensonges politiques et mensonges d’État ont pu jalonner la vie politique américaine (les soi-disant armes chimiques de Saddam Hussein prétexte au déclenchement de la guerre d’Irak ... ) et la CIA a toujours été très active dans la fomentation decoups d’Etat.

Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis déclarent la guerre au terrorisme. D'abord avec la guerre en Afghanistan dès le mois d'octobre suivant pour renverser le régime taliban. Mais dans le même temps, les États-Unis se tournent vers l'Irak, qu'ils accusent d'entretenir des liens avec Al-Qaïda.

Dès l'été 2002, Dick Cheney,le vice-président américain, déclare qu'il "n'y a pas de doute" que Saddam Hussein, le dictateur irakien, ait "des armes de destruction massive". Dans les mois suivants, les déclarations du même genre se succèdent. En septembre de la même année, le directeur de la CIA ainsi que Colin Powell, le secrétaire d'État américain, affirment devant le Sénat que Saddam Hussein est en train d'essayer d'acheter du yellowcake - ou concentré orange, un concentré d'uranium - au Niger.
En fin d'année, George W. Bush assure que "le régime irakien possède des armes biologiques et chimiques, reconstruit des installations pour en fabriquer encore plus et selon le gouvernement britannique pourrait lancer une attaque chimique ou biologique en 45 minutes. Ce régime cherche à avoir la bombe nucléaire et avec des matériaux fissiles pourrait en fabriquer un en un an".
En 2015, le rapport secret des services américains de renseignement utilisé pour justifier l'invasion de l'Irak était rendu public. Dans le document, rien n'indique en effetque le pays détenait alors des armes de destruction massive.
Pour les armes chimiques, le rapport note que l'Irak a "rénové une usine de fabrication de vaccins" et détient toujours des stocks de certains gaz (comme le sarin) mais n'a pas relancé de programme d'armes biologiques. Et en ce qui concerne les armes nucléaires, Saddam Hussein n'avait "pas les moyens" d'en fabriquer, pointe le rapport.

Au lendemain de la guerre, le président Bush mettra en place une commission pour enquêter sur les erreurs commises concernant les armes de destruction massive. L'administration américaine finira par reconnaître l'année suivante qu'elles
n'existaient pas.

Le récent cas d'espionnage américain des dirigeants européens a été révélé en 2013 par l'ancien contractant de la

NSA (National Security Agency) Edward Snowden.  

Le logiciel espion israélien

Pegasus, développé par l'entreprise NSO Group Technologies a pu être utilisé par beaucoup de pays pour accéder aux données sur les smartphones, et a été largement utilisé par différents gouvernements à travers le monde pour surveiller les activités en particulier des militants des droits de l'homme, des journalistes et des opposants politiques.

RUSSIE-URSS :
Dès 1944, Staline avait désigné la France comme une cible à déstabiliser dans tous les domaines.
Un sondage effectué en mai 1945 livra un résultat qui pourra sembler bien ingrat : amenés à identifier l'acteur de la victoire sur l'Allemagne, 57 % des Français répondirent l'URSS, 20 % les États-Unis et 12 % la Grande-Bretagne. Malgré le débarquement, la sympathie dont bénéficiait le « parti des fusillés » communiste avait rejailli sur le pays frère : l'URSS bénéficiait d'un boulevard pour recruter.

Les vols des plans du Concorde franco-britannique qui ont permis la construction du Tupolev TU-144.

Le dirigeant actuel de la Russie, Poutine est un ancien colonel du KGB qui continue de pratiquer les méthodes pour le moins brutales : menaces et élimination physique systématique des opposants et de leurs organes d’expression.

Les affaires de renseignements livrés au KGB ou à ses petites sœurs communistes n'ont pas manqué. Mais deux cas seulement ont frappé les esprits :

Georges Pâques, parce qu'il avait dirigé l'information à l'Otan après avoir travaillé pour le ministère de la Défense ; Charles Hernu, recruté par les Bulgares puis les Yougoslaves, parce qu'il avait été… ministre de la Défense

. Sinon,peu de remue-ménage. La France n'a pas eu son affaire Philby ni ses Cinq de Cambridge. Au contraire, on fit grand cas de l'affaire Farewell, pseudo d'un transfuge de haut rang, Vladimir Vetrov, traité par la DST. Si on trahissait, c'était dans l'autre sens.

Mais il vient d'être révélé en mars 2024 que de nombreux journlistes français opéraient pour les services secrets russes.

De 1960 à 1963, Paul-Marie de La Gorce, futur chef du service diplomatique de Radio France, écrit des mémos pour le GRU (service de renseignement militaire russe). Gérard Carreyrou a occupé plusieurs postes importants au sein du groupe TF1 et était un ami de longue date de l'ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy. Il émargeait aux services secrets russes. Philippe Grumbach intime de Pierre Mendès France, de Mitterrand et de VGE l'un des principaux agents du KGB en France patron de l’Express

9 - Le rapport à la violence : cowboys versus cosaques et kalmouks

USA :

L'édition 2023 de

l'Indice mondial des femmes, de la paix et de la sécurité (Indice WPS) note et classe 177 pays en termes d'inclusion, de justice et de sécurité des femmes.
Le rapport est établi par deux instituts de recherche, le Georgetown Institute for Women, Peace and Security (GIWPS) et l’Institut privé de recherche sur la paix et les conflits d’Oslo (PRIO), avec le soutien du gouvernement norvégien. Créé il y a
plusieurs années, son rapport vient d'être mis à jour, en prenant en compte des critères de sécurité, de justice et d'inclusion.

Les USA au 37° rang mondial font mieux que la Russie 56°, la Chine 82°, l'Ukraine 117°, l'Inde 128°
Mais moins bien que l'Allemagne 21°, la France 24°, la Grande Bretagne 26°.
Par contre selon l'

Indice de Criminalité par Pays 2024 (Numbeo) les USA sont au 58° rang (sur 146) des pays où la crilinalité est la plus forte (taux de 49,28). A titre de comparaison la France a un taux encore plus élevé (55,26) la mettant au 37° rang !

RUSSIE-URSS :

Selon l'

Indice de Criminalité par Pays 2024 (Numbeo) la Russie est seulement au 96° rang (sur 146) (avec un taux de 39,06) des pays où la criminalité est la plus forte. A titre de comparaison l'Ukraine a un taux de criminalité plus élevé (55,26) la mettant au 68° rang (mais qui reste inérieur à. celui de la France) ! Mais dans les régimes dictatoriaux la criminalité (à distinguer de la corrupation) est particulièrement bien réprimée. La maffia a été en forte régression à l'époque de Italie fasciste.

Mais les actes de barbarie sont fréquents dans l'histoire russe

1 -Clausewitz fut témoin, en 1812, des

atrocités commises par les Cosaques contre les traînards de la Grande Armée napoléonienne en déroute. Il confia, à sa femme : « Si mon âme n’avait pas été endurcie, je serais devenu fou. Et même ainsi, il se passera bien des années avant que je ne puisse me remémorer tout cela sans frissonner d’horreur. »

2

- Le génocide des Ukrainiens (Holodomor) : Les soviétiques organisèrent en 1932-1933 des famines, Holodomor voulant dire « extermination par la faim » qui a eu lieu en particulier en Ukraine et dans le Kouban et qui firent, selon les estimations des historiens, entre 2,6 et 5 millions de morts. Comme à leur habitude, les autorités soviétiques nièrent délibérément ces événements jusqu'à la dislocation de l'URSS en 1991. « Au début du XXI° siècle, la responsabilité des autorités soviétiques dans la genèse et l'ampleur de la famine (à travers la collectivisation, les campagnes de « dékoulakisation », les réquisitions excessives de denrées alimentaires auprès des paysans et les limitations aux déplacements imposées en pleine famine) est généralement reconnue. » (Wikipédia)

3

- A la suite du traité germano-soviétique, au cours des années 1939-41, environ 110 000 personnes ont été arrêtées en Pologne orientale. Entre 380 000 et 390 000 personnes furent déportées des territoires annexés en 1940 et 1941 par les soviétiques.

Les massacres de Katyn :

Entre le 3 avril et le 13 mai 1940, environ 4500 officiers polonais faits prisionniers par les Soviétiques lors de leur invasion de la Pologne puis transférés à Katyn, furent assassinés d'une balle dans la nuque et ensevelis dans des fosses communes. En avril 1943, les Allemands découvrirent ce charnier mais les Sovitiques niant la vérité attribuèrent ces massacres (qui au total sur plusieurs sites firent plus de 22000 morts) aux Nazi : mais il fallu des années pour que la gauche occidentale cesse de croirent à ces mensonges.

 

Lors de leur avancée, durant la seconde guerre mondiale les soldats soviétiques commirent de nombreuses atrocités envers les populations civiles soupçonnées de collaboration avec l'occupant ou citoyennes des États ennemis (même après que ceux-ci, comme la Finlande, la Roumanie ou la Bulgarie, furent passés du côté Allié). Viols, meurtres de civils et pillages furent systématiques et encouragés par la propagande officielle (Ilya Ehrenbourg).

Environ 2,3 millions de citoyens soviétiques appartenant à des minorités ethniques jugées potentiellement déloyales furent déportés durant la 2° guerre mondiale.
On estime que, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale et dans les mois après, les membres de l'Armée rouge ont violé plus de deux millions de femmes allemandes entre 12 et 60 ans, sans compter les viols multiples.

Certains historiens occidentaux estiment que le total des prisonniers de guerre de l’Axe qui périrent dans les camps soviétiques se trouverait entre 1,7 et 2,3 millions.

Tous ces évenements expliquent l'absence d'un « baby-boom après-guerre dans les pays communistes.

Le parlement de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) a décidé que la journée du 23 août deviendra la Journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme (International Black Ribbon Day).Cette commémoration inaugurée en 2009 correspond au 70e anniversaire du pacte Hitler-Staline du 23 août 1939.

4 - Les massacres de Butcha

: Dans leur dernier bilan officiel, les autorités ukrainiennes recensent 637 morts durant l'occupation russe de Boutcha près de Kiev (en mars 2022). Bien que la Russie y voit «une mise en scène», la police ukrainienne a depuis ouvert une enquête. () Amnesty International a publié, le 6 mai dernier, les résultats de sa propre enquête aboutissant à la culpabilité des forces russes. Au-delà de l'enquête ukrainienne, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, s'était de son côté rendu à Boutcha le 13 avril et avait qualifié l'Ukraine de «scène de crime».
Depuis, les enquêtes de lapolice ukrainienne se poursuivent, mais demeure la question de l'arrestation et du jugement des coupables. Un an après, ni la Cour pénale internationale ni d'autres États n'ont ouvert d'enquête sur les crimes commis à Boutcha. Par ailleurs, ce 17 mars, la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladiir Poutine pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine : «déportation illégale de population (enfants) et transfert illégalde population (enfants) des zones occupées d'Ukraine vers la Fédération de
Russie». - RONALDO SCHEMIDT / AFP Le Figaro Publié le31/03/2023

10 - L’antisémitisme russe l'emporte nettement sur l'américain

USA :

Aux États-Unis non seulement aucun pogrom n'a jamais eu lieu mais la minorité juive a pu exercer d'importantes responsabilités aussi bien économiques (Rothschild …) que politique (Kissinger …).

Soutien sans faille à 'Etat d'Israël.

RUSSIE-URSS : Sans conteste l'antisémitisme existe de longue date en Russie aussi bien auprès du peuple que des élites. Et l'intermède soviétique n’a guère fait évoluer les choses sur ce plan (le pseudo complot des médecins juifs sous Staline…). Voir récemment le pogrom au Daghestan.

11 - Le rapport à la famille

USA :

Classement des pays en 0/00 de divorces :
Les USA 2,28°/°° divorcent à peu près selon le même °/°° que les Ukrainiens 2,93°/°° mais moins que les Russes 3,90°/°° et plus que les Français 1,90°/°°
Classement des pays selon le % de célibataires :
La Russie compte moins de célibataires (25%) que les USA (28%), la Grande-Bretagne et le Japon (31%) et la Suède (47%) premier au classement d'importance décroissante du %.

RUSSIE-URSS :

1 - Déportation d'enfants
Durant l'invasion de l'Ukraine par la Russie le gouvernement russe est accusé d'enlèvements et de déportation d'enfants, ainsi que d’adoptions forcées. Selon le droit international, y compris la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, cela pourrait être constitutif d'un génocide.
La Russie soutient qu'elle évacue, et non expulse de force, des civils vers la Russie, mais les rapports d'ONG et recherches démentent cette version.
Le 30 mai, Vladimir Poutine signe un décret visant à faciliter et accélérer l'adoption des enfants ukrainiens réputés orphelins en une journée.
Plusieurs ONG travaillent à l'identification des enfants déportés vers la Russie ou les territoires occupés d'Ukraine (16 226 mineurs identifiés en mars 2023 – mais jusqu'à 200 000, depuis 2014, selon Kiev) à () les ramener dans leur famille. L'une d'elles a rapatrié 61 enfants, Kiev annonce que 308 enfants ont été ramenés en Ukraine.

Le 17 mars 2023, un mandat d'arrêt de la CPI est émis à l'encontre de Vladimir Poutine et de Maria Lvova-Belova, commissaire aux droits de l’enfant, « présumés responsables » de la déportation et du transfert illégaux d'enfants ukrainiens. (WIKIPEDIA)

2 - Camps de rééducations d'enfants

« Le gouvernement russe a mis en place un réseau d’au moins 43 camps fermés où plus de 6 000 mineurs ukrainiens vivent depuis des semaines, voire des mois, coupés de leurs parents et soumis à des programmes d’endoctrinement prorusses, selon un rapport publié, mardi 14 février, par l’Observatoire des conflits, un groupe de recherche indépendant financé par le département d’Etat américain. Piloté par une équipe de chercheurs de l’université Yale, qui a travaillé à partir de sources ouvertes, le document retrace avec précision le parcours de ces enfants disséminés à travers tout le territoire de la Fédération de Russie, jusqu’en Extrême-Orient. » - Par Emmanuel Grynszpan - Le MondePublié le 16 février 2023

Le Sénat français, est la première chambre européenne à dénoncer la déportation d’enfants ukrainiens par la Russie

Par David Basso Euractiv-France: 20 avr. 2023.

3 - L'appel à la délation (y compris des enfants vis-à-vis de leur parents)

"De nombreux Russes (constatent) le retour de comportements connus sous la grande terreur stalinienne. D’après une étude réalisée par le média AvtozakLive sur 5693 poursuites récentes pour des propos "anti-guerre", seules 178 trouvaient leur source dans une dénonciation émanant d’un citoyen, soit à peine 3%. Les autorités ne semblent pas donner suite à la plupart de ces actes de délation, mais elles les encouragent clairement.
Le gendarme de l'internet russe, Roskomnadzor, a ainsi affirmé avoir reçu 145 000 signalements émanant de citoyens sur le premier semestre 2022. Le chiffre est invérifiable mais traduit bien la volonté du pouvoir d'inscrire dans un comportement citoyen "normal" la dénonciation d'infractions à caractère politique." - Par Sylvain Tronchet France Inter Publié le lundi 24 avril 2023

4 - La dénonciation parentale, une tradition russo-bochévique ?
" Pendant un demi-siècle, Pavlik Morozov fut le modèle iconique du pionnier communiste qui, en 1931, à 14 ans, dénonça son père comme «ennemi de classe» puis fut assassiné par des membres de sa famille. Le mythe a depuis volé en éclats mais il n'en finit pas de hanter le pays.

Lors de la perestroïka à la fin des années 80, la légende de Pavlik Morozov est l'une des premières à être revisitée. Pour les démocrates, le petit villageois qui a accusé son père d'aider les koulaks (paysans riches) et qui l'a envoyé pour dix ans au goulag n'était qu'un pauvre enfant embrigadé par le Parti. Sa mythification illustre l'une des périodes les plus sombres de la répression stalinienne, le début des années 30 avec la collectivisation forcée et la liquidation sanglante des koulaks" - par Véronique Soulé (Journal Liébération) publié le 23 juin 1999

12 - Le rapport à l'argent et la corruption

USA et les autres

Certes l'Amérique est souvent synonyme d'une société qui admire les Rockefeller et où règne l'argent roi et prévaut la politique du dollar. Mais le rapport à l'argent des Russes d'aujourd'hui n'est-il pas pire ? Depuis 1995, l’ONG Tranparency International publie chaque année un indice de perception de la corruption ou IPC classant les pays selon le degré de corruption perçu dans un pays. L'indice est élaboré à l'aide d'enquêtes réalisées auprès d'hommes d'affaires, d'analystes de risques et d'universitaires résidant dans ces pays ou à l'étranger. TransparencyInternational retient uniquement la corruption dans le secteur public.

Un score plus proche de 0 correspond à plus de corruption, un score plus proche de 100 à moins de corruption.

L'indice de 2022 couvre 180 pays et territoires. En 2017, la note moyenne est de 43 %, et les deux tiers des pays et territoires évalués se situent sous les 50 %. L'ONG remarque que de nombreux pays n'ont fait aucun progrès pendant les 6 années sur lesquelles porte l'indice.

Aux USA l'indice 2023 est à 69 (contre 73 en 2013) proche de l'indice en Israël : 62 (61 en 2013) et en France de 71 (contre 73 en 2013) comme celui de Grand Bretagne 71 (contre 76 en 2013). Le Japon étant plus vertueux 73 contre 74 en 2013. Et surtout l'Allemagne avec 78 inchangé en 2023 et 2013.
La moyenne des pays de l’Union européenne : 64
L'Ukraine affiche certes un mauvais score à 36 mais en nette amélioration depuis 2013 (25).

Est à comparer avec celui des « Empires » :
Chine 42 (contre 40 en 2013)
Turquie 34 en nette dégradation depuis 2013 (50)
Russie 26 (contre 28 en 2013)

Ou des régimes communistes :
Venezuela 13 (20 en 2013)
Corée du Nord : 17 ( 8 en 2013) - À comparer avec la Corée du Sud 63
Vietnam : 41 (31 en 2013)
Chine : 42 (40 en 2013)
Cuba : 42 (46 en 2013)

Ou des pays musulmans :
Arabie Saoudite : 52 (46 en 2013)
Algérie : 39 (36 en 2013)
Maroc :38 (37 en 2013)
Iran : 24 (25 en 2013)

En conclusion les Empires, les pays à régime communiste et surtout les pays musulmans ont en général des taux de corruptions plus importants que les pays occidentaux capitalistes et chrétiens ou juifs !

RUSSIE-URSS :

1 - La maffia russe et les oligarques

En 2013, le Crédit Suisse estime que 110 personnes détiennent 35 % de la richesse privée de la Russie, soit 263 milliards de livres sterling sur 750 milliards, ce qui représente « un degré d'inégalité qui ne se retrouve dans aucune autre nation digne de ce nom (l'exception étant quelques îles des Caraïbes servant de refuges à des milliardaires).
Selon The Guardian la plus part des oligarques (d'origine) ont été « purgés par le Kremlin » et sont en cours de remplacement par une nouvelle génération, plus fidèle au pouvoir.

Au bout du compte, si la Russie s'est relevée économiquement et si la législation, la réglementation financière et économique ont fait des progrès notables, Vladimir Poutine n'a pas éradiqué la corruption étatique, un phénomène qui avait pris une ampleur importante avant même la dissolution de l'Union soviétique. Cette nation passe selon l'Indice de perception de la corruption du 79e rang sur 91 en 2001 au 143e rang sur 179 pays en 2007.

2 - L’économie de la mort

"Dans la Russie de Poutine, il existe

un lien étrange entre le culte de la mort (thanatopathie) et le culte de l’argent. Ce lien expliquerait que malgré un carnage de plus en plus difficile à masquer, l’armée russe ne manquerait pas de candidats. Car « la mort à la guerre dans la Russie contemporaine n’est pas seulement un ‘destin honorable’, mais aussi ‘une façon rentable de mettre fin à ses jours’ », explique Vladislav Inozemtsev, économiste russe, dans Atlantico.
Il a calculé ce qu’il appelle l’économie de la mort. Prenons un exemple concret. Un Russe de 30 ans qui vit dans une région reculée du pays gagne en moyenne 40.000 roubles par mois (près de 390 euros). S’il rejoint l’armée ou est mobilisé, il va gagner d’un coup 195.000 roubles par mois (plus ou moins 1 890 euros), soit trois fois le salaire moyen officiel de 47.000 roubles. A cela vient s’ajouter une “prime à la signature” de 195.000 roubles supplémentaires. Il va donc gagner en un mois 10 mois de salaire. Et c’est encore plus intéressant si le soldat meurt relativement rapidement. S’il meurt après 5 mois, la famille va ainsi recevoir plus que ce que l’homme aurait pu amasser avec son salaire jusqu’à la retraite. Ses proches devraient recevoir environ 15,7 millions de roubles dans les trois ans suivant sa mort.

Voici ce qui est versé aux familles par proche mort :
  • 5 millions de roubles (48.500 euros) au nom du président. 
  • L’indemnisation « régulière » en cas de décès d’un militaire participant à des opérations militaires (au 1er janvier 2023, elle s’élevait à 4,698 millions de roubles). 
  • De 1 à 3 millions du gouvernement régional. 
  • Un minimum de 2,96 millions de roubles versés par l’assurance obligatoire pour tout militaire. 
Une pension de veuve de militaire d’au moins 21.000 roubles (204 euros) par mois plus une allocation pour les enfants de 2800 roubles par mois. Par ailleurs l’hypothèque de la maison est souvent remboursée et la veuve a une réduction de 60% sur les factures d’énergie et les transports en commun."

- Muriel Lefevre 07-08-2023, France Inter

3 - Une mentalité de mercenaire

Non seulement Poutine a eu recours depuis de nombreuses armées à la milice privée Wagner, recruté une partie de ses soldats dans les prisons moyennant promesse de grâce et primes financières mais ...
"Le ministère de la Défense russe a prévu de verser une prime à ses soldats à chaque char ennemi neutralisé.
100euros par cible abattue. Les soldats russes recevront une somme d’argent à chaque cible du camp adverse détruite. C'est ce qu'a déclaré le ministère de la Défense russe ce vendredi, qui a d'ailleurs précisé que les cibles pouvaient être des véhicules blindés fournis à l’Ukraine par les Etats-Unis, ou encore des chars fabriqués dans d’autres pays de l’Otan, comme les Leopard, des chars de combat allemands.
Pour la destruction d’un véhicule blindé, le militaire pourra également toucher 50.000 roubles, soit 546,62 euros.
Plus de 10.000 soldats russes ont déjà reçu des primes depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette mesure s’inscrit ainsi dans le cadre d’un vaste programme de récompense déjà en vigueur. Des opérateurs de la défense aérienne et des pilotes militaires ont ainsi perçu 300.000 roubles, soit 3.272,89 euros, après avoir abattu un avion ou un hélicoptère ukrainien.
Une pratique ancienne : La pratique de la rémunération financière pour du matériel militaire ennemi abattu existe depuis des décennies. Elle a été utilisée par l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale, après l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie en1941."
- Par Laurence Épée, avec Reuters Publié le 16/06/2023