La haine des juifs dans le monde musulman n'a pas attendu la création de l'État d'Israël

La « solution à 2 États », fausse bonne solution

· Nos adversaires extérieurs

« La haine des juifs dans le monde musulman n'a pas attendu la création de l'État d'Israël »

Tiré d’un article de Georges Bensoussan dans Le Figaro du 11 avril 2004 (page 18)

Q - Les accords d'Abraham auraient pu régler la question palestinienne.
Penser pouvoir balayer la question palestinienne par le biais des accords d’Abraham a relevé de l'aveuglement politicien, voir du cynisme.

Q - Le massacre du 7 octobre a un lien direct avec la politique israélienne.

Faux : On aimerait penser que le massacre du 7 octobre a un lien direct avec la politique israélienne, parce que cela entre dans les canons de la raison occidentale, qui, au massacre, trouve une raison simple, l'occupation des territoires palestiniens. Même si le territoire de Gaza est libre de toute occupation depuis 19 ans.

Q - C’est l'occupation de 1967 qui fait que l'État d'Israël a été accepté par le monde arabe.
Faux : Comme si, avant l'occupation de 1967, l'État d'Israël avait été accepté par le monde arabe. La reconnaissance du fait national israélien par l'Égypte puis la Jordanie fut le résultat d'un rapport
de force. Le caractère glacial de ces accords de paix met d'ailleurs en lumière la difficulté pour la psyché d'une bonne partie du monde arabo-musulman d'accepter le fait national juif.

Q - Dès sa fondation l'État juif fut confronté à une menace existentielle comme aucun autre État du monde car la « solution à 2 États » a été régulièrement refusée par la partie arabe.
Vrai : Aujourd'hui que l'inversion de la réalité est à son comble, il faut rappeler que dès sa fondation l'État juif fut confronté à une menace existentielle comme aucun autre État du monde. La « solution à 2 États » paraît depuis longtemps la solution la plus raisonnable. À ceci près qu'elle a déjà été proposée 5 fois et 5 fois refusée par la partie arabe : 1937 (plan Peel), 1947 (résolution des Nations unies), 2000 (camp David), 2001 (Taba) et 2008 (plan Olmert).

Q - En 1947- 1949 la naissance de l'État arabe de Palestine prévu par les Nations unies est empêchée par la Jordanie, avec la complicité de Londres.
Vrai - En 1947- 1949 la Jordanie, avec la complicité de Londres, empêche la naissance de l'État arabe de Palestine prévu par les Nations unies et annexe le territoire palestinien de Cisjordanie. Entre 1949 et 1967 en Cisjordanie et à Gaza (administrée par l'Égypte) sans l'ombre alors de la moindre présence israélienne, l'État de Palestine aurait dû être proclamé. Il ne l'est pas et la Ligue arabe entérine cette situation.

Q - Les États arabes à la relative exception de la Jordanie ont entretenu les réfugiés palestiniens dans leur statut de réfugié en refusant de les intégrer.
Vrai - En 1949, à l'issue de la Première Guerre israélo-arabe, trois quarts des réfugiés palestiniens demeurent dans les frontières de la Palestine mandataire, mais sont parqués dans des camps alors
qu'ils sont chez eux. En 1949, seule la Jordanie accorde citoyenneté et permis de travail aux réfugiés. Ni le Liban, ni la Syrie, ni l'Égypte n’y consentent.

Q – Pour quelle raison ?
Entretenir les réfugiés dans leur statut de réfugié depuis quatre-vingts ans c'est entretenir un abcès de fixation parce qu'accepter un État palestinien reviendrait de facto à reconnaître l'État d'Israël. De là que la partie arabe répond non à toutes les offres depuis l’an 2000.

Q - Qu'elle a été la conséquence de cette attitude arabe par rapport au peuple d'Israël ?
Par surcroît, à force de refus répétés, cette tragédie est aujourd'hui aggravée par un messianisme juif que les pères fondateurs du sionisme entendaient, à l'origine à raison, tenir à distance.

Q - À certains moments de l'histoire il y a eu des âges d'or où la cohabitation des juifs et des musulmans en pays arabes a été harmonieuse.
Faux - Cette cohabitation harmonieuse dont vous parlez n'a jamais existé, c'est une idéalisation. La dhimma est au sens premier du terme un statut de protection (le vocable arabe signifie exactement « être sous l'égide de »), un statut d'infériorité qui tolère les sectateurs des religions du livre moyennant 2 impôts supplémentaires et un nombre impressionnant de devoirs codifiés dans ce que l'on a improprement nommé au 7e siècle le « pacte d'Omar ».

Q - Le « pacte d'Omar » est l’issue d’une négociation.
Faux - Un pacte suppose une négociation entre partenaires.Ici, il s'agit d'un cadre imposé à des populations soumises, même si ces obligations faites aux juifs et aux chrétiens ont varié dans le temps et l'espace.

Q – Quelle est la caractéristique première de la condition juive en terre d'islam ?
La caractéristique première de la condition juive en terre d'islam est moins la haine que le mépris. Le juif y figure lettre inférieure par excellence, celui dont le nom même est une insulte.

Q - Pour quelles raisons les musulmans ont intérêt à faire état de ce passé judéo-arabe harmonieux ?
Aujourd'hui, cette relecture et édénique a des racines politiques : quand on argue d'un passé judéo-arabe harmonieux pour faire du mouvement sioniste et de l'État d'Israël les responsables de la fin de l'âge d'or présumé que démentent des montagnes d'archives de toute origine. Et ce jusqu'à l'exclusion des communautés juives au 20e siècle, au terme d'un sournois processus d'exclusion, une purification ethnique à bas bruit qui semble jusqu'à aujourd'hui ne choquer personne.

Q - Les premières manifestations anti juives dans le monde arabe sont concomitantes de la survenue de l'islam avec le massacre des tribus juives de Médine.
Vrai - Les premières manifestations anti juives dans le monde arabe sont concomitantes de la survenue de l'islam avec le massacre des tribus juives de Médine.

Q - Quelle a été l'attitude de l'empire ottoman par rapport aux Juifs ?

L'empire ottoman, lui, a conduit plutôt une politique d'apaisement vis-à-vis des minorités juives (même si des soulèvements de la rue arabe contre les juifs ont eu lieu dans l'empire ottoman).

Q - Dans l'islam le Juif peut être considéré comme l'égal de musulman.
Faux : Il s'agit moins ici du rejet du juif au sens où on l'entend dans la chrétienté à l'encontre du peuple déicide que de l'économie psychique d'un islam orthodoxe dans laquelle le juif ne peut pas être considéré comme un égal, où il demeure un sujet toléré, mais de statut inférieur. Jamais on ne pourra envisager que des musulmans puissent être commandés par des juifs. C'est pourtant ce qui est arrivé avec la création de l'Etat d'Israël, et c'est là l'un des points cardinaux du conflit.

Q – C’est à partir des années 1920 que l'antique rejet des Juifs dans les pays arabes revêt une dimension islamique.
Vrai - C'est au milieu des années 1920 que le rejet du sionisme prend une dimension islamique sous la houlette du grand mufti de Jérusalem Amine al-Husseini qui comprend rapidement, alors qu'il n'existe pas de nation palestinienne avant la Première Guerre mondiale, que la nation au sens occidental du terme ne signifie rien pour une population palestinienne majoritairement rurale, musulmane et analphabète. Alors que l'islam parle à chacun en tant que membre de la oumma. C’est en mobilisant la oumma islamique que le mufti engage le combat contre le sionisme, et c'est là ce qui explique le tournant islamique du combat antisioniste en Palestine.

Q - En quoi le grand mufti a-t-il joué un rôle capital dans la tragédie actuelle ?
En portant le conflit sur le terrain religieux, en martelant que les juifs sont revenus en terre d'Israël pour y construire le 3e Temple sur l'emplacement de l'esplanade des Mosquées, le grand mufti joue un rôle capital dans la tragédie actuelle. En multipliant les provocations contre les juifs autour du Kotel (Mur des lamentations), il espère voir les Britanniques finir par abroger la déclaration Balfour.

Q - Pourquoi au début des années 1920 les premiers nationalistes palestiniens mettent-ils en avant face aux Anglais Les Protocoles des Sages de Sion ?
Dans le même temps, au début des années 1920, les premiers nationalistes palestiniens tentent de convaincre Londres que les juifs sont bien ce que décrivent Les Protocoles des Sages de Sion, se faux antisémite d'origine russe qui connaît un succès spectaculaire à l'issue de la Première Guerre mondiale. Sans attendre la traduction de ce faux en arabe (1928), plusieurs notables palestiniens reprennent l'argumentaire des Protocoles pour convaincre les Britanniques que le sionisme participe du complot juif.

Q - Quel est le rapport entre Les Protocoles des Sages de Sion et la charte du Hamas ?
Un siècle plus tard, c'est quasiment mot pour mot l'article 15 de la charte du Hamas révisé en 2017
« Le projet sioniste représente également un grand danger pour la sécurité et la paix internationale et la stabilité de l'humanité tout entière. »

Q – Les pogroms en Palestine sont dus au sionisme.
Les pogroms n'ont pas attendu le sionisme, ce dont témoignent en 1834 et en 1838 deux massacres de juifs orthodoxes à Safed, en Galilée. Au cours des années 1920, en rapport avec l'immigration juive, 3
massacres ensanglantent Jérusalem en 1920, Jaffa et Tel Aviv en 1921, puis
Jérusalem, Hébron et Safed en 1929.

Q – Quel est le cri de ralliement des pogroms ?
Des massacres dont le cri de ralliement n'est pas « Mort aux sionistes » mais « égorgez les Juifs ». Le mot Yahoud est alors le plus souvent utilisé, et il l'est toujours, en particulier par le Hamas. En usant du mot Juif et non du mot Israélien, c'est aux Juifs en révolte contre l'antique statut de dhimmi que l'on s'en prend ...

Q - Pourquoi les musulmans veulent-ils châtier lesJuifs ?
… et c’est pour s’être écarté de ce statut imposé qu'il faut les châtier (les Juifs). Dès lors, quand les médias occidentaux traduisent Yahoud par Israélien, ils contribuent à l'incompréhension de ce
conflit et ajoute à son malheur.

Q - Les Juifs sont-ils des intrus en Palestine ?
Non. Le projet politique d'émancipation du peuple juif reconstitué en nation ne pouvait s'ancrer que là où est née la nation juive, la langue hébraïque et le livre fondateur dans laquelle il est écrit. Les Juifs ne
sont pas des intrus sur une terre qui est au centre de leur imaginaire national et politique : Jérusalem est cité 599 fois dans la Bible.

Q - Y a-t-il une haine des juifs pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils font ?

Oui. On peut entendre le refus arabe, mais son caractère apparemment inentamable n’entame en rien la légitimité du gouvernement d'émancipation nationale des Juifs sur cette terre-là, et elle seule. Reste que la place du Juif dans l'islam empêche d'imaginer un Juif émancipé sous la forme d'une indépendance politique sur une terre décrétée musulmane pour l'éternité, ni d'imaginer une autre autodétermination que la sienne, comme le montre l'article 18 de la charte du Hamas (revue en 2017) : « La création d'Israël est entièrement illégale et contrevient au droit inaliénable du peuple palestinien et va contre sa volonté et la volonté de la oummah ». Comment envisager une souveraineté nationale juive dans de telles conditions ? Et, lorsqu'un certain nombre d'Occidentaux entonnent le slogan d'une « Palestine du fleuve à la mer » ils reprennent à leur compte la vulgate islamique réactionnaire qui interdit au Juif d'échapper à sa condition diminuée.


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Tiré de l'artice du Figaro des 6 et 7 avril 2024 Page 8 : « Nous devons agir contre l'immigration illégale »le chancelier autrichien Karl Nehammer appelle l'UE à passer des accords avecles pays tiers pour lutter contre les passeurs.

Q - Pourquoi le Hamas doit-il être détruit ?
Le Hamas être détruit car il représente une menace pour la sécurité non seulement d'Israël mais aussi de l'Union européenne.