"Le 21e siècle sera religieux ou ne sera pas." Cette fameuse phrase, attribuée à tort à l'écrivain français André Malraux, semble quelque peu se vérifier avec la résurgence du phénomène religieux observée dans le monde au cours des deux dernières décennies. Bien que l'on assiste à un déclin continu de la
participation religieuse dans la plupart des pays occidentaux, comme de la France, où la part des agnostiques, athées, et autres personnes n'adhérant à aucune religion est en hausse constante, la situation est bien différente à l'échelle de la planète.
Principalement en raison des dynamiques démographiques à l'œuvre dans le monde, la part de la population adhérant à une religion est amenée à augmenter au cours des années à venir, comme l'indiquent les projections de Pew Research. Si les tendancesactuelles se poursuivent, d'ici 2060, les chrétiens resteront le groupe religieux le plus important (31,2 à 31,8 % de la population mondiale), mais c'est l'islam qui connaîtra la croissance la plus rapide, avec une part qui devrait passer de 24 % à 31 % de la population en l'espace de quatre décennies. Selon les projections, la proportion des populations hindoue (de 15,1% à 14,5%) et juive (0,2%) devrait se maintenir à peu près au même niveau qu'aujourd'hui, tandis que le bouddhisme connaîtra un déclin (de 6,9% à 4,8%). Mais c'est le groupe des "sans religion" qui devrait voir son importance diminuer le plus à l'échelle mondiale, avec une part qui devrait fondre de plus de trois points en quarante ans pour descendre à 12,5 % en 2060. De même pour les religions populaires (passant de 5,7% à 4,6%) et les autres religions passant de 0,8% à 0,6%)
Inspiré du post du 3 août 2023 de Tristan Gaudiaut, Data Journalist, à partir des projections du Pew Research
Q - Comment interpréter le regain de baptême en France ?
(Ce regain des baptêmes en France) c'est un phénomène un peu sociologique de vases communicants. Vous avez eu affaire (dans le passé) à une église sociologue :la plupart des grands-parents des gens qui sont ici étaient baptisés allaient à la messe beaucoup, de moins en moins, plus du tout. Donc une décroissance de cette sociologie. Aujourd’hui vous avez des gens qui vont à l'église par conviction : ce qui a été perdu quantitativement est gagnéqualitativement. Ces baptêmes d'adultes sont des baptêmes conscients. Même les scandales les abus, n’empêchent pas cette démarche. Je ne pense pas qu'ils viennent chercher que de la consolation : ils viennent chercher cette matière première qui manque le plus aujourd'hui : le sens.
Interview deJean-François Colosimo sur LCI 8 avril 2024